Le réseau postal togolais est l’un des plus développés de la sous-région ouest-africaine.
La Poste togolaise a une densité postale de 1,4 point de présence postale pour 93.000 habitants (contre une moyenne de l’Afrique sub-saharienne de 1 point de présence postale pour 93.000 habitants) et un total des courriers envoyés de plus de 2,3 millions d’objets.
Le marché des services postaux est composé de sept opérateurs, la Société des Postes du Togo (SPT), opérateur public et de six opérateurs privés (voir tableau « acteurs postaux »).
Les différents opérateurs offrent leurs services à travers un réseau qui comporte 135 points de présence postale à travers tout le pays, dont : 89 pour la SPT ; 36 pour DHL ; 3 pour FedEx ; 2 pour UPS, 2 pour SDV Service Express, 1 pour Top Chrono et 1 pour GETMA.
Le réseau privé, composé de 46 points de présence postale, n’est implanté qu’à Lomé.
Le réseau public est exploité par la SPT, opérateur historique, prestataire de fait du service postal universel. Ce réseau est composé de 89 points de présence postale, essentiellement des bureaux de poste répartis sur l’ensemble du territoire.
Conformément aux dispositions du décret n°2003-135/PR du 28 mars 2003 définissant les modalités particulières de fourniture du service postal universel, chaque chef-lieu de préfecture ou sous-préfecture, ainsi que les zones qui seront retenues dans le cadre de l’aménagement du territoire en accord avec le Ministère, doivent être pourvus d’un bureau de poste ou point de vente, de distribution ou de prestations.
Ce principe a guidé l’organisation du réseau postal public actuel dont la configuration traduit une inégale couverture distinguant des zones urbaines mieux couvertes (avec 58 points de présence postale) contre 31 dans les localités administrativement considérées comme rurales.
Les services offerts
Les services et produits offerts sont pour l’essentiel les services de courrier et les services financiers. La SPT offre les services de courrier (courrier ordinaire, courrier express) et des services financiers postaux.
Les six sociétés privées offrent des services de courrier express principalement à l’international et sont localisées à Lomé.
Les activités de courrier
Le trafic des envois de courrier (tous flux confondus) pour l’année 2012 avoisine 2,3 millions d’objets, soit un ratio de 0,35 lettre par habitant. Il s’agit, essentiellement, des envois de la poste aux lettres (courrier ordinaire) dont les services sont assurés par la SPT.
Sur les cinq dernières années, en moyenne 10,42% du volume global du courrier sont des envois de courriers express et le volume global du trafic du courrier a généré près de 2 milliards de franc CFA.
Tendances du marché du secteur postal sur les cinq (5) dernières années
L’évolution synthétique des principaux indicateurs du secteur postal sur les cinq (5) dernières années est fournie dans le tableau ci-après.
Evolution de quelques principaux indicateurs du secteur postal
2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | ||
Express International Import Total (en objets traités) | 62 681 | 61 381 | 67 891 | 70 837 | 71 260 | |
Express International Export total (en objets traités) | 25 329 | 25 899 | 27 391 | 27 726 | 29 144 | |
Express National total (en objets traités) | 162 645 | 158 278 | 190 081 | 164 251 | 194 198 | |
Courrier Ordinaire (en objets traités) : | ||||||
International | Import | 396 551 | 380 894 | 355 949 | 182 681 | 239 655 |
Export | 198 217 | 181 699 | 169 594 | 304 289 | 152 983 | |
National | 1 413 434 | 1 474 875 | 1 514 632 | 1 937 862 | 1 851 962 |
L’activité express reste dominée par l’express national avec en moyenne 64% de part de marché depuis 2011 contre 36% de part de marché moyenne pour l’express international bien que celui-ci soit exercé par les sept (7) opérateurs.
Le courrier ordinaire est largement dominé par le courrier national qui représente en moyenne 76% du courrier ordinaire global contre 24% pour le courrier ordinaire international.
Le secteur postal a généré un chiffre d’affaires de 2,69 milliards de franc CFA en 2015. Les meilleurs chiffres d’affaires sont réalisés par la SPT avec près de 2 milliards, par DHL avec 325 millions, par TNT avec 193 millions et TOP Chrono avec 80 millions. En 2014 le chiffre d’affaire global s’élevait à près de 2,46 milliards de franc CFA avec deux opérateurs qui ont générés 2,24 milliards de franc CFA soit 438 millions pour DHL et 1,8 milliard pour la SPT.
Quelques perspectives du marché postal sur les cinq prochaines années
Les perspectives des principaux indicateurs du secteur postal sur les cinq (5) prochaines années sont fournies dans le tableau ci-après :
Evolution de quelques données projetées du secteur postal
2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | ||
Express International Import Total (en objets traités) | 73 405 | 71 260 | 73 405 | 75 550 | 77 694 | |
Express International Export total (en objets traités) | 30 189 | 30 869 | 31 976 | 32 367 | 33 528 | |
Express National total (en objets traités) | 202 086 | 197 719 | 205 608 | 179 778 | 187 666 | |
Courrier Ordinaire (en objets traités) : | ||||||
International | Import | 223 998 | 199 053 | 159 829 | 216 803 | 201 146 |
Export | 158 606 | 164 436 | 153 481 | 159 122 | 164 971 | |
National | 1 961 594 | 2 001 351 | 2 110 983 | 2 220 615 |
La Poste du Togo dans sa configuration actuelle est le résultat d’un long processus marqué par des mutations qui ont fait successivement d’elle un service des postes, du téléphone et des télégraphes des périodes coloniales puis du Togo indépendant.
De 1897 à 1915 : L’émergence des services postaux au Togo durant la période coloniale
L’organisation du transport des correspondances postales au Togo remonte à la période où le pays était encore une colonie allemande. Un service quotidien reliait Anécho – Togo et Grand-Popo – Dahomey, avec un bureau intermédiaire à Agoué. Les relations avec la Gold Coast – actuel Ghana – étaient assurées par un service d’automobile consacrant trois navettes par semaine au trajet Lomé – Accra. Ce même service était utilisé pour l’échange des correspondances avec l’Angleterre à raison de trois fois par mois. Après le départ des Allemands, en 1915, le pays passe sous tutelle française pour sa partie orientale, et sous tutelle britannique pour sa partie occidentale. Pendant cette période, les principales opérations postales se résument à l’expédition et à la réception de courriers.
A partir de 1920 : L’avènement du réseau postal togolais
À partir de 1920, un réseau postal est mis en place avec l’ouverture de nouveaux bureaux de poste. Les bureaux de Lomé, d’Anécho, d’Atakpamé et de Palimé ont été créés le 30 novembre 1920. En 1921, le bureau de Lomé a été transformé en centre principal de courriers.
En 1922, l’arrêté n°175 du 29 août érige en office postal avec siège à Lomé les services des Postes et Télécommunications du Territoire, divisés en deux grands départements : le département des Postes et le département des Télécommunications. De 1925 à 1963, d’autres bureaux voient le jour à Sansanné Mango, Bassar, Kara, Tsévié ou encore Anfoin.
En février 1949, le décret 49-282 a redéfini la dénomination en regroupant en une seule entité les Services des Postes et Télécommunications du Togo (les divers services postaux, télégraphiques, téléphoniques et radioélectriques).
Depuis, le réseau postal s’est étendu avec l’ouverture des bureaux de Lomé-Bè, Lomé-Nyékonakpoé, Lomé-Tokoin le 1er février 1967, Lomé-Port le 27 mai 1971 et Lomé-Aéroport le 1er avril 1972.
De 1960 à nos jours : Vers le développement du service postal universel
L’Administration des Postes et Télécommunications a été transformée en Office des Postes et Télécommunications du Togo (OPTT) par le décret n°86-190 du 17 septembre 1986. Ce décret la dote d’une autonomie financière en vue de permettre le développement du secteur. Le 1er octobre 1991, l’Office des Postes et Télécommunications du Togo a été érigé en Société d’État (décret n°91-024/PRMT du 2 octobre 1991) puis en 1996, cette société a été scindée en deux sociétés distinctes : la société des télécommunications du Togo (Togo Télécom) d’une part et la Société des Postes du Togo (SPT) d’autre part (décret n° 96-22/PR du 28 février 1996). Ainsi, de quelques bureaux de poste pendant la période coloniale, le Togo est passé à 79 bureaux de Poste.
Enfin, dans le souci constant de rapprocher la Poste des populations tant urbaines que rurales, la Société des Postes du Togo poursuit l’extension des points de présence postale là où les besoins administratifs, économiques et sociaux l’exigent notamment dans le cadre du service universel.
Un projet de déclaration de politique sectorielle est en cours d’élaboration et vise à susciter une nouvelle dynamique du marché ; diversifier les services postaux ; promouvoir le service postal universel et renforcer le prestataire du service universel.
Susciter une nouvelle dynamique de marché
Afin d’assurer une meilleure couverture du territoire, il faut créer les conditions favorables au développement d’un marché concurrentiel. Cela suppose de rendre le marché attrayant et de faciliter l’interconnectivité aux réseaux existants.
Diversifier les services postaux
Avec l’émergence de nouvelles technologies dans le domaine de la communication, les besoins des usagers en termes de services postaux sont amenés à évoluer. Le périmètre des produits postaux doit être revu en conséquence.
Promouvoir le service postal universel
Le service postal universel relève de la politique d’aménagement du territoire. Il s’agit d’assurer à tous les citoyens togolais un égal accès à un minimum de services postaux, et, ce à des tarifs abordables. Cela suppose de garantir la couverture de l’ensemble du territoire en agences postales.
Renforcer le prestataire du service universel
Assurer l’universalité du service postal suppose que le prestataire de service soit présent sur tout le territoire et notamment dans les zones plus enclavées et donc moins rentables. L’Etat peut ici intervenir, à travers le Ministère, pour accompagner notamment financièrement le prestataire qui accepte de fournir des services dans des zones où il fait peu ou pas de bénéfices.
La réglementation en vigueur
La loi n°99-004 sur les services postaux du 15 mars 1999 modifiée par la loi n° 2002-023 du 12 septembre 2002 a consacré l’ouverture du marché postal à la concurrence. Cette loi définit le cadre législatif et réglementaire du secteur postal en vigueur. Les activités de réglementation dudit secteur sont confiées à l’ART&P qui, avec la loi n°2012-018, devient l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes, ARCEP.
Le décret n°2003-135 définit les modalités de fournitures du service postal universel. Il précise les services concernés, leur densité, leur qualité, les conditions de prestations ou de tarification ainsi que les règles relatives aux compensations ou aux contributions financières versées ou dues par les opérateurs.
L’intégralité des textes législatifs et règlementaires régissant le secteur sont disponibles sur le site de l’ARTP : www.artp.tg
Le Ministère s’attelle à deux grandes missions relatives au secteur des postes :
Mise en œuvre du service postal universel
La mise en œuvre du service universel exige de définir une stratégie qui s’intègre dans la nouvelle vision du développement du secteur. Elle comprend notamment l’amélioration de l’accès aux services conformément aux exigences du gouvernement. A cet effet, un programme de réalisation du service universel a été négocié avec la Société des Postes du Togo (SPT).
Ce programme fait l’objet d’une convention qui porte aussi bien sur les aspects de la desserte que de la qualité de service. Par cette convention, la SPT s’engage à déployer des points de présence postale ainsi qu’une offre minimale de services postaux dans une quinzaine de localités déterminées. De son côté, le Ministère assure son appui administratif et financier à la SPT. A cet effet, des projets pilotes sont actuellement mis en oeuvre au niveau de certaines communautés. Ces projets, s’ils s’avèrent concluants, seront généralisés sur l’ensemble du territoire.
Adaptation du cadre réglementaire du domaine des postes
L’adoption d’une nouvelle politique sectorielle nécessitera l’adaptation du cadre réglementaire à la nouvelle vision du secteur. Il s’agira notamment de proposer un nouveau cadre légal et réglementaire qui tient compte de la nouvelle politique sectorielle et qui favorise l’émergence de services innovants.