Du 23 au 24 juillet, le Togo a accueilli la 2ème réunion d’évaluation de la mise en œuvre du Free Roaming en Afrique de l’Ouest après celle de Conakry les 10 et 11 août 2017.
Organisée par l’Autorité de Réglementation des Secteurs des Postes et des Télécommunications (ART&P) du Togo en collaboration avec le Ministère des Postes et de l’Économie Numérique, cette réunion a permis de faire le bilan de la mise en œuvre du Protocole d’Abidjan sur le Free Roaming signé à Abidjan le 28 novembre 2016 par 7 pays de l’Afrique de l’Ouest et qui est entrée en vigueur depuis le 31 mars 2017.
Projet phare de l’Alliance Smart Africa qui réunit 24 pays africains dont le Togo, l’initiative free roaming vise à faciliter l’intégration régionale à travers la mobilité des personnes. Elle s’emploie à offrir aux utilisateurs des pays signataires, des tarifs de communications téléphoniques très abordables pour les appels en roaming. Concrètement, lorsqu’ils voyagent et sont sur roaming, les habitants de ces pays reçoivent gratuitement les appels et payent les tarifs appliqués localement.
Durant 2 jours, les régulateurs et opérateurs, venus des pays membres de l’initiative ont fait le point avec leurs pairs Togolais sur l’état de mise en œuvre du free roaming dans leurs pays respectifs. Ils ont abordés entre autres les difficultés rencontrées sur les plans technique, juridique et commerciale, et ont proposé des solutions adéquates pour l’effectivité de cette initiative à laquelle les Chefs d’Etat et de gouvernement accordent un grand prix parce qu’elle « répond, de façon pragmatique, à diverses préoccupations en matière de politiques d’intégration et d’inclusion numérique de nos peuples » comme l’a rappelé Mme Cina LAWSON, Ministre des Postes et de l’Economie Numérique, dans son allocution d’ouverture.
A ce jour, le free roaming est en application dans 7 pays à l’instar de la Guinée, le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Cap-Vert, le Togo. Le Bénin qui a rejoint l’initiative en décembre 2017 est à pied d’œuvre pour son effectivité.
Du 25 au 27 juillet, s’est tenu à Lomé, la 5ème réunion du Conseil Africain des Régulateurs (CAR).
Lors du sommet Transform Africa en 2013, sept Chefs d’États africains, sur impulsion du Président rwandais Paul Kagamé, ont lancé l’Alliance Smart Africa qui vise à transformer l’Afrique en un marché unique à travers les technologies numériques. Une année plus tard, l’initiative sera approuvée par l’ensemble des dirigeants africains lors du 22ème Sommet de l’Union Africaine en 2014 à Addis-Abeba.
Dans son fonctionnement, Smart Africa s’est doté, le 9 mai 2017 à Kigali (Rwanda), en marge du Sommet Transform Africa, d’un organe technique regroupant les régulateurs de tous les pays membres, dénommé Conseil Africain des Régulateurs (CAR). Il s’agit d’un organe continental à vocation consultative qui regroupe l’ensemble des Autorités ou Agences de Régulation du secteur des Télécommunications des pays africains. Le CAR qui se réuni chaque semestre dans un des 24 pays africains membres de l’Alliance, est chargé des études et du suivi de la mise en œuvre des différents projets de l’initiative.
Depuis sa création, le CAR a déjà tenu quatre réunions, respectivement à Kigali, le 9 mai 2017 et le 11 septembre 2017 ; à Conakry, les 14 et 15 décembre 2017 et à Libreville, les 28 et 29 mars 2018. Au cours de la 5ème réunion de Lomé, l’instance a fait le point sur les différents projets de l’Alliance dont l’un des plus importants est la mise en œuvre du Free Roaming en Afrique de l’Ouest qui était d’ailleurs au centre des discussions de la 2ème Réunion d’Évaluation du Free Roaming, du 23 au 24 juillet à Lomé.
Les travaux de cette énième réunion du CAR, organisés par l’Autorité de Réglementation des Secteurs de Postes et de Télécommunications du Togo (ART & P) en collaboration avec le Ministère des Postes et de l’Économie Numérique et l’Alliance Smart Africa, ont été lancés par Mme Cina Lawson qui a relevé, dans son allocution de circonstance : « L’objectif de parvenir à un marché numérique unique africain nous impose de franchir l’étape suivante dans le processus en assurant l’interconnexion entre les pays membres du Free roaming en Afrique de l’Ouest, les pays membres du corridor nord de l’Afrique de l’Est et ceux de l’Afrique Centrale afin de permettre à nos opérateurs de disposer d’un vaste marché ».
La réunion a également été le cadre pour un panel sur la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) qui a vu la participation du ministre aux côtés de M. Lin Mombo, Président du CAR et Président de l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP) du Gabon et M. Jean Philibert Nsengimana, Conseiller Spécial de Smart Africa
Le 26 juillet 2018, le Ministère des Postes et de l’Économie Numérique, à travers le Programme Régional Ouest Africain de Développement des Infrastructures de Communications (West African Regional Communication Infrastructure Program ou WARCIP), a réceptionné l’étude du Consortium SFERE-SOFRECOM-AUF portant sur la conception de modules de formations spécialisées en technologies de l’information et de la communication (TIC).
Cette étude se propose de faire, d’une part, un état des lieux des programmes de formation en TIC au Togo et d’autre part, de dresser un inventaire des besoins en compétences TIC, afin de recueillir les observations de l’ensemble des parties prenantes et des potentiels acteurs de l’écosystème. A terme, l’ambition du Ministère est de proposer une mise à jour des formations du secteur pour les adapter pleinement aux besoins du marché. « L’investissement dans le secteur des TIC doit s’accompagner d’un modèle pédagogique innovant favorisant à la fois des savoirs procéduraux, déclaratifs, critiques et réflexifs des apprenants » a souligné dans son discours de clôture, Mme Cina Lawson, Ministre des Postes et de l’Économie Numérique.
En effet, dans le cadre de la vison impulsée par le Chef de l’Etat et mise en œuvre par le gouvernement togolais, le Togo s’est engagé à faire des Technologies de l’information et de la communication (TIC) un levier de développement et de croissance. Dans cette optique, le Ministère des Postes et de l’Économie Numérique a initié divers projets à l’endroit des jeunes dans le secteur des TIC, au rang desquels, Wifi-Campus, l’Environnement Numérique de Travail (ENT), et le projet d’implantation d’un Tech Hub dans la ville de Lomé.
L’atelier de restitution de la formation en TIC constitue l’une des composantes essentielles d’un dispositif réfléchi et cohérent que le gouvernement togolais met progressivement en place afin de donner du sens à l’ensemble et de créer ainsi un véritable écosystème performant.
De l’exploitation proprement dite des Datacenters à l’administration en temps réel de leur fonctionnement et de la consommation en énergie, en passant par les exigences de la règlementation, les infrastructures qui seront créés grâces au WARCIP, feront appel à des nouveaux profils émergents, tant sur le plan qualitatif que quantitatif qui auront des responsabilités jusqu’alors inédites dans les entreprises. Pour Mme Cina Lawson « le déploiement d’infrastructures ne se suffit pas à lui seul pour prétendre ériger un écosystème performant. Cet objectif technologique ne saurait constituer une fin en soi, sans la mise en place d’un cadre réglementaire et la disponibilité de compétences appropriées aux TIC ».
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